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tableau de H.Liebaert

HOMMAGE A CHARLES JACQUE


" Lorsqu'il m'arriva , un beau jour , de m'éprendre d'une véritable passion pour les poules , je recherchai avec avidité , comme tous les commençants , les ouvrages qui traitent de la basse-cour. " ( Le poulailler , 1858 )

Charles JACQUE ( 1813 - 1894 ) tient une place prépondérante dans l'histoire de l'aviculture de sélection et des races de volailles en France , et il est sans conteste le premier qui lui a apporté la notoriété. Son action importante et mal connue n'est pas appréciée à sa juste mesure.
Cela peut se comprendre par le fait qu'il était avant tout un artiste-peintre de renom.
Cette page a pour but de rappeler le rôle essentiel qu'il a joué dans la formation de l'Aviculture Française , en même temps qu'il est l'auteur du premier livre français d'aviculture complet et important " Le Poulailler " , publié en 1858 et réédité de nombreuses fois par la suite.

Cette page tire l'essentiel de ses sources de l'excellent ouvrage biographique de P.O FANICA sur Charles Jacque aux éditions Art Bizon.

Brève biographie

Charles JACQUE naquit à Paris le 23 mai 1813 dans une famille de milieu modeste où les idées d'art était appréciées. Quittant rapidement l'école vers l'âge de 12-13 ans ,il passe alors quelques années dans une étude de notaire pour être à 16 ans , employé comme apprenti-graveur chez un cartographe. Son talent d'artiste et ses goûts pour le dessin et la peinture s'éveillent alors rapidement.
Puis ,de 1830 à 1836 , il se retrouve sous les drapeaux , appelé par la conscription.Ses talents de dessinateur seront appréciés de ses supérieurs qui lui laisseront assez de libertés.

portrait de Ch.Jacque à l'âge de

Après un séjour en Angleterre , il s'initie à la gravure et à l'illustration des livres.
Il acquiert alors une certaine notoriété auprès de nombreux éditeurs et gagne correctement sa vie.
En 1843,il se marie et abandonne progressivement ses activités d'illustrateur de livres.Sa réputation de graveur est grande et sa 1ère exposition au Salon de 1845 lui vaut même des compliments de la part de Baudelaire. Mais il décide de se tourner alors vers la peinture et deviendra en 1849 le peintre de Barbizon .
Après l'épidémie de choléra qui frappe Paris , Jacque a décidé de s'installer à Barbizon avec toute sa famille.
Il y développe tout son art et devient peu à peu un peintre renommé.


De gauche à doite : La sortie du troupeau , 1860 ( Musée de Philadelphie ) - Coq et poule - Basse-Cour ( Musée des Beaux Arts de Béziers )

De gauche à droite : Marie et Emile ( enfants de C.Jacque ) donnant à manger à des poules - Coq et poules ( Musée des Beaux Arts de Troyes ) - La Grande Bergerie , eau forte , 1859

C'est dans son nouveau cadre de vie qu'il deviendra un aviculteur passionné , un " gallinoculteur " comme il se plaisait à le dire.
Dès 1854 , on trouve dans la collection du " Magasin Pittoresque " d'Edouard Charton ,de nombreux articles et dessins signés par lui.
A la même époque il collabore également au Journal d'Agriculture Pratique où il présente de nombreuses races de poules. En son domicile de Barbizon , il organise une véritable petite entreprise de vente d'oeufs à couver. En 1858 il publie son livre LE POULAILLER qui connaîtra un grand succés et de nombreuses rééditions. C'est en effet le premier livre d'aviculture en français le plus complet et le plus détaillé . Il y décrit de façon méthodique et minutieuse toutes les principales races de volailles , avec une partie historique et une partie pratique pour leur élevage ; le tout étant appuyé par de nombreux croquis et dessins de ses mains.

Il peint énormément et acquiert la notoriété. Ses tableaux restituent souvent des décors de ferme , de basses-cours et surtout de bergerie. Il est rare de ne pas y voir quelques poules.
Au début des années 1860 , il mène une autre action en faveur de l'Aviculture française : il milite assidûment pour un rassemblement et conçoit la création d'une Société Avicole française.

portrait de Ch.Jacque à l'âge de

Il met à profit sa collaboration avec " Le Journal d'Agriculture Pratique " et "La Vie à la Campagne " , éd. C.Furne , pour y écrire plusieurs articles dans ce sens :

SOCIETE GALLINE . "Il y a plusieurs années , j'avais émis l'idée dont la mission fût de s'occuper tout spécialement des animaux de basse-cour , et principalement de l'espèce galline; j'y reviens aujourd'hui avec des raisons bien plus puissantes que je vais essayer de développer...je fais donc appel aujourd'hui aux amateurs ou éleveurs disposés à faire partie , à différents titres , de cette petite société ....La Société Galline se mettra sous la dépendance de la Société d'Acclimatation ..."

Parmi les premiers adhérents pressentis figuraient A. Geoffroy Saint-Hilaire et Barral.

Cette initiative ne va cependant pas aboutir , et la Société Galline ne verra pas le jour.
Son livre restera longtemps l'ouvrage de référence en aviculture. Outre le fait qu'il est rédigé par un éleveur expérimenté , son livre présente de façon très détaillée toutes les races françaises connues , mais aussi d'autres plus locales , races de terroir restées méconnues. Ré-édité à de multiples reprises , l'ouvrage dans son édition originale est aujourd'hui recherché par les collectionneurs.
Jacque avait apporté de nombreuses innovations dans la pratique de l'élevage avicole et ses connaissances des races de volailles étaient très étendues.
A Barbizon il avait créé véritablement sa propre entreprise d'élevage jusqu'à vendre des oeufs à couver par correspondance !


Néanmoins il finit par se détacher peu à peu de la "Gallinoculture " pour délaisser complètement cette occupation.
Il abandonne Barbizon en 1863 et découvre en 1865 Annet-sur-Marne , petit village au nord de la Seine-et-Marne où il finira par acheter une maison. En 1869 il séjourne assez fréquemment au Croisic , petit port breton où il va également acheter maison et terrains. Il semble qu'il y ait vu là des opportunités spéculatives.
Il y peint toujours des moutons et des basses-cours , comme à Barbizon et à Annet.
A partie de 1876 , Jacque s'ennuie et quitte Le Croisic . Il passe les hivers à Pau et séjourne à Paris , durant le printemps et l'automne , et où il décèdera le 7 mai 1894.




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