Recherchons l'origine du pigeon employé pour le nouveau sport Belge. A Verviers appartient l'honneur d'avoir donné naissance à la race d'une renommée universelle et d'après le docteur Chapuis, qui le premier, consacre un volume au pigeon voyageur, on mélangea au biset de Campine, du sang de Haut- volant, de Culbutant Flamand en y ajoutant le Cravaté Français et le Pigeon Camus.
Le Cravaté français, nommé par Chapuis, ne doit pas du tout être celui qui actuellement est connu sous ce nom et qui, comme Robert Fontaine, le décrit dans son excellent ouvrage, a le corps blanc sur lequel tranche la coloration des deux ailes.
Le pigeon Camus semble avoir disparu , à moins que ce ne soit un pigeon ressemblant à celui que les Allemands cultivent sous le nom de "Indianer" pigeon Indien, et qui se rapproche du pigeon polonais, sans avoir l'ampleur exagérée des membranes entourant l 'oeil de ce dernier. On appelait le pigeon en question "Camus" à cause de son bec très court.
Peu après, le sport se propagea à Anvers et à Gand. On créa en Flandre un pigeon voyageur plus grand, plus fort que le "Verviétois" en y introduisant du sang de Smyter, espèce de pigeon boulant légèrement, originaire des Flandres et précurseur du grand boulant Gantois. D'ailleurs à Gand on Pratiquait certains lâchers , à petite distance (Audenaerde, au maximum) pour lesquels on employait le boulant de Gand.
C'est ainsi qu'il y eut primitivement deux types principaux de pigeon voyageur : le Liègeois et l'Anversois, se différenciant nettement par des caractères de vitesse pour l'un et d'endurance pour l'autre. Mais les amateurs, en vue d'augmenter les qualités de leurs pigeons croisèrent à l'infini les deux races et obtinrent ainsi à la longue, un type unique, qui est le pigeon voyageur belge.
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